Ou cours tu?

Et si on commençait en chanson aujourd’hui ??
Avec Kyo, « Je cours ». Ecoute !

« Faites-moi de la place, Juste un peu de place
Pour ne pas qu’on m’efface, J’n’ai pas trop d’amis
Regardez en classe, C’est pas l’extase
J’ai beaucoup d’espace, Je suis seul
Et personne à qui le dire, C’est pas l’pire
Quand la pause arrive, Je ne suis pas tranquille
Il faut que je m’éclipse, Ou alors, accuser les coups, Ou dehors

Faudra que je cours, Tous les jours
Faudra-t-il que je cours, Jusqu’au bout

Je n’ai plus de souffle, Je veux que l’on m’écoute
Plus de doutes, Pour m’en sortir
Je dois tenir, Et construire mon futur
Partir à la conquête, D’une vie moins dure
Sûr que c’est pas gagné, Mais j’assure mes arrières
Pour connaître l’amour et le monde

Il faudra que je cours, Tous les jours
Faudra-t-il que je cours, Jusqu’au bout
Pour connaître le monde, Et l’amour
Il faudra que je cours, Tous les jours

J’voudrais m’arrêter, J’peux plus respirer
Dans ce monde parmi vous, J’voudrais m’arrêter
J’peux plus respirer, Dans ce monde parmi vous
J’voudrais m’arrêter, J’peux plus respirer
Dans ce monde parmi vous, J’voudrais m’arrêter
J’peux plus respirer, Dans ce monde parmi vous … etc »

T’as vu ? On obéit pour la plupart exactement à ça ! Tous comme des petits moutons bien disciplinés, bien formatés, bien dressés, bien fidèles.

On court tous les jours pour remplir nos journées de travail (ou d’en chercher un), de nos activités censées nous ressourcer, du temps à consacrer à nos enfants, à leurs devoirs, à nos amis, à notre conjoint, à nos projets, à nos rêves, traiter les diverses taches logistiques, administratives, à partir dans tous les sens comme des fourmis folles et insensées. Course à la consommation. Course à la reconnaissance. Courses à la richesse, au pouvoir. A vouloir tout sans compromis. Multitudes de choix, de possibilités, injonction de courir aussi pour atteindre des objectifs de vie, pour atteindre un certain bien-être, un bonheur promis à coups d’actions, à coups de changements, à coups de tours de force.

Aujourd’hui, reconnaissance rime avec performance, et performance avec rapidité, avec le fait d’être multitâches. Esclavagisme des temps modernes.

On est même entré dans la performance au niveau de la méditation, à pratiquer à tout prix. Le monde à l’envers.

Il me semble qu’une grande majorité de mes patients sont à bout de souffle. Certains ont déjà fait un burn out, et d’autres sont en train de le préparer. Tout nous pousse à aller vite et celui qui ne va pas vite, qui est lent, qui parle lentement, qui mange lentement est bien facilement étiqueté boulet.

Tu sais quoi ? Après avoir couru comme un hamster dans sa cage et avoir pensé pouvoir bénéficier d’un peu de repos, il y a encore à courir. Il y aura toujours à courir, à résoudre, à explorer, tout le temps.

Stop. Ralentis.

A trop vouloir aller vite, on fait mal, on fait trop et surtout on ne vit rien du tout tellement on n’incarne plus nos corps. Seul le mental pilote la coquille vide, qui ne ressent plus, qui n’apprécie plus, qui survit.

Reviens donc à l’instant. Simplifie ta vie le plus possible, vire le superflu.

Christiane Singer a dit : « Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ? »

Qu’est-ce que cela t’inspire ?

J’ajouterais également cette citation de Frédéric Lenoir : « Ce n’est pas le nom d’un sommet que nous avons gravi qui nous transforme, mais la présence et l’amour que nous avons mis dans la marche ». Et on ne peut pas mettre d’amour quand on va trop vite. On ne peut pas laisser de la place à l’amour.

Alors ralentis, apprécie juste ce petit rayon de soleil. Apprécie de ne rien faire d’autre que de respirer. De marcher lentement. De manger lentement. D’écouter. Ralentis. Je crois que si tu ne le fais pas, c’est ton corps qui le fera pour toi, qui prendra en charge ce besoin.

Fanny Gaye
Thérapeute psycho-corporel

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