Et toi, tu t’aimes?

En thérapie, j’aime les choses simples. Celles qui court-circuitent le mental. Celles qui font appel aux capacités d’autoguérison du corps et de l’âme via le corps, la symbolique, l’imaginaire. Celles qui font appel aux émotions, au spontané, au corporel. Ça peut être l’Emdr, l’art thérapie, les méthodes comme ho’oponopono, le rebirth, les actes symboliques de restitution, de séparation, d’affirmation, de renaissance, la relation d’aide par le toucher, les constellations familiales, psychodrame, l’hypnose, etc etc

Nous vivons dans un monde qui valorise et éduque par la mentalisation. Il se pourrait même que nous en soyons devenu esclave (*). Il ne s’agit pas de jeter le bébé avec l’eau du bain en dénigrant la mentalisation, mais soyons équilibrés, complets et revenons au corps, revenons aux émotions.

Je vous propose aujourd’hui, un petit exercice (initié par Louise Hay) qui est un indicateur d’où vous en êtes avec votre estime personnelle. C’est tout simple : se mettre devant un miroir et se dire je t’aime, en se regardant dans les yeux. A l’heure du selfie et de l’exposition sur les réseaux sociaux, ça ne devrait pas être trop difficile ? si ? 😀

Alors ? Ca donne quoi ?

Qu’est ce que tu vis quand tu te dis “je t’aime” dans le miroir? Est ce qu’est difficile? Est ce que c’est naturel? Est ce que cela sonne juste? Est ce que ça te met en colère? Est ce que ça reste coincé et que tu ne parviens pas à le dire? Est ce que c’est plutôt une pensée dénigrante, du style “mais, non, je suis nul(le)”?

Dans tous les cas, je te propose d’accueillir, de reconnaitre ce que tu ressens même si ce n’est pas agréable, même si ce n’est pas ce que tu souhaites. Et chaque jour, d’aller un peu plus loin, de renouveler cette expérience, de ressentir, d’accepter, de traverser.

C’est quoi dans le fond se dire je t’aime? C’est se choisir, se respecter, prendre soin de soi, oser dire non quand cela est juste pour soi, d’être doux et tolérant avec soi, de donner à son corps ce dont il a besoin (du repos, une nourriture adaptée, du sport, un massage, du calme, une balade en nature, des sensations, …). Ca peut être dans de toutes petites choses insignifiantes. A toi, selon ce que tu ressens et ce que tu conscientises, de trouver ton chemin pour te dire je t’aime, de manière concrète et régulière.

Ne pas s’accepter, ne pas s’apprécier, c’est un peu se mettre dehors. Comme dirait une célèbre chaine de fast food, “venez comme vous êtes”. Et cela est valable, lorsqu’il s’agit de s’accueillir soi même dans nos qualités, nos beaux cotés, mais aussi dans nos défauts, nos manques, nos petitesses. Au moment où tu prends conscience que tu te juges, que tu juges ton corps, tu pourrais aussi simplement, considérer ce que tu condamnes en toi, le regarder pour ce qu’il est, de choisir de mettre de coté les jugements et d’oser dire un “je t’aime” (ou si c’est trop dur faire un geste pour petit à petit faire la paix) à cette partie de toi. Welcome home.

Changer l’estime que l’on a de soi, l’amour que l’on se porte est un vaste programme. Cela peut être aussi un travail de fond au niveau psychologique. C’est une belle route de libération que je t’invite à faire seul ou accompagné.

(*) : J’aimerais préciser que les thérapies analytiques et verbales ont tout autant d’intérêt, car elles permettent de se comprendre, de savoir pourquoi on réagit de telle façon. Elles permettent de mettre du sens sur des actes, d’avoir un effet thérapeutique par le biais de la présence bienveillante, empathique, à l’écoute, d’un thérapeute (le témoin lucide comme l’appelle Alice Miller). Thérapeute qui va souligner, questionner, confronter pour que la lumière se fasse sur les zones d’ombre. Et tout ceci est déjà très soignant.

Fanny Gaye
Thérapeute psycho-corporel

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