L’hypersensibilité émotionnelle est un trait de personnalité qui peut rendre la vie émotionnelle d’une personne plus intense et complexe. Elle est parfois appelée hyperémotivité et se caractérise par une réactivité émotionnelle accrue aux stimuli environnementaux. Les personnes hypersensibles ressentent des émotions plus fortes, plus profondes et plus fréquentes que la moyenne. Les situations quotidiennes, comme les conflits interpersonnels, les critiques ou les changements, déclenchent souvent des réactions émotionnelles intenses.
Ces personnes peuvent même dans certains cas se sentir anormales, exclues, incomprises. Il y a une vraie douleur psychique.
Elles viennent en thérapie pour traiter “ce qui cloche”, ce qui ne va pas chez eux, accepter leurs émotions et veulent généralement les ressentir moins souvent et moins forts. La première étape consiste à envisager qu’il n’y a rien qui cloche, que ce n’est pas pathologique.
L’hypersensibilité est souvent, en réalité le résultat d’une lutte avec ses émotions, d’un refoulement systématique, d’un déni des émotions. A noter que l’anxiété, dont la cause n’est souvent pas clairement identifiable peut être le résultat d’un ramassis d’émotions non vécues, non conscientisées. On en vient là, car enfant, on a tendance à poser la question à l’enfant : “Pourquoi tu pleures?”. L’enfant va alors chercher une explication avec plus ou moins de succès, en mettant de coté son émotion. Des phrases comme “Ca sert à rien de pleurer, ce n’est pas grave” envoient également le message que ce n’est pas autorisé ou légitime de vivre ses émotions et cela met en marche le refoulement des émotions. Les émotions sont comme l’eau, plus on tente de les contenir, plus elles vont finir par déborder.
Les émotions font tout simplement partie de l’humanité et sont un moyen qu’à notre corps d’assimiler ce qui se passe, ce qui est vécu. Elles ne sont pas à gérer, ni à intellectualiser. Elles sont à vivre, elles sont à traverser. Et quand je dis traverser, cela signifie, qu’elles sont à éprouver, à ressentir avec tout l’inconfort que cela comporte. En premier lieu.
Si on laisse le corps faire ce travail, libérer les émotions au fur et à mesure qu’elles se présentent, il n’y a pas grand chose de plus. Peut être simplement regarder quel besoin elles mettent en évidence pour avoir des comportements adaptés en les prenant.
Plus on se laisse traverser par ses émotions, plus on décristallise aussi les traumas qui ont donné lieu à des émotions pas complètement vécues (car trop intenses et souvent dans des périodes où on ne pouvait pas les affronter), moins on en a peur, moins on les fuit et moins notre corps a besoin de somatiser pour envoyer un message. La “gestion” saine des émotions est leur traversée sans dramatisation.
Fanny Gaye
Thérapeute psychocorporel