Tu voudrais rester au lit tout la journée pour récupérer?? Tu voudrais avoir des supers pouvoirs et un corps pêchu, dynamique, robuste? Lit la suite, ça va peut être t’intéresser.
“Le 21 ème siècle sera spirituel ou ne sera pas” est une citation attribuée à André Malraux.
On ne peut que constater à quel point ceci est vrai aujourd’hui.
On spiritualise beaucoup, on cherche du sens à ce que l’on vit, à ce que l’on est.
On accorde de l’importance à notre corps énergétique, à nos chakras, à notre connexion avec le tout. On considère aujourd’hui que nous ne sommes pas qu’un corps physique, que la notion d’aura est bien réelle, perceptible, visible, palpable.
On affine nos ressentis de tous ordres, on développe notre intuition. On croit volontiers au karma.
On surveille nos pensées, on valorise la méditation, on sait que ce que l’on pense se concrétise dans le monde matériel. On reconnait l’effet placebo, l’effet nocebo, on accorde du crédit aux expériences de Masaru Emoto, qui mettrait en évidence le pouvoir de la pensée sur l’eau.
Tout ceci constitue de mon point de vue, une formidable avancée, une belle ouverture d’esprit.
Le triste effet de bord, à trop spiritualiser, c’est que l’on en oublie que nous sommes aussi et avant tout un corps.
On s’imagine que l’on peut vivre d’intention et d’eau. On néglige ce corps qui pourtant doit nous permettre de vivre la spiritualité.
L’esprit et l’âme habitent le corps mais ne peuvent pas bien fonctionner si le corps fonctionne mal. C’est aussi simple que ça. Un travail thérapeutique est souvent quelque chose d’essentiel, mais un travail sur son propre corps et ses besoins est un préambule fondamental.
Pensez vous qu’il soit possible d’être pleinement serein et positif lorsque le corps est très affaibli, épuisé? Cela peut constituer un exercice de transcendance mais il faut être alors détaché des contingences matérielles et avoir un esprit très entrainé.
L’esprit et l’âme peuvent elles se sentir bien lorsque la maison qu’ils habitent est mal entretenue, sombre faute de manque de circulation d’air?
Je suis convaincue qu’il est essentiel de prendre soin de son corps avant de prendre soin de sa spiritualité. Ceci peut paraitre extrêmement basique comme positionnement mais je constate que la plupart de nos contemporains, des personnes que je côtoie dans un cadre thérapeutique, ne le font pas et se retrouvent dans des états psychiques catastrophiques, sans comprendre ce qu’elles ont fait de mal ou d’insuffisant.
Sans vouloir insulter votre intelligence, il me semble bon de repréciser que l’on prend soin de son corps en :
- lui accordant une nourriture de qualité, nutritive et riche en micro nutriments (fruits et légumes frais)
- lui donnant du repos : un sommeil suffisant, des siestes, du silence, du rien faire, des moments seuls, en laissant de coté pour un instant sa charge mentale et la todo list intérieure de toutes les taches restantes à exécuter
- lui donnant une activité physique régulière : activité douce avec beaucoup de déplacements quotidiens, activité un peu plus intense, plus cardio par un sport bien choisi
- le chouchoutant : massages et automassage, gommage (le brossage à sec est très stimulant et réveille le corps), en appliquant une crème douce et parfumée, en disant à son corps que l’on l’aime, en faisant la paix avec lui
- en faisant travailler sa capacité d’adaptation, et ce dernier point que je vais développer plus loin
Alors tu vas me dire : “Oui, je sais, mais moi j’en peux plus, je ne peux pas faire tout ça, je n’ai pas le temps, ça serait en rajouter à tout ce que je dois faire”. Pour ce qui est du “j’ai pas le temps”, c’est souvent une question de priorité, de : sur quoi tu peux rogner dans ta vie suractive pour faire de la place à ton corps, au moteur de ta vie ?
Pour de ce qui est du “j’en peux plus”, c’est probablement parce que tu as ruiné sans le savoir petit à petit ta capacité d’adaptation. Et qu’avant de la reprendre en main, il te faudra certainement du repos en premier lieu.
Thierry Casasnovas en parle beaucoup et très bien. En gros par un excès ou un manque de stress (manger trop ou une mauvaise alimentation ou de grandes privations, alimentation trop contrôlée sans polluant qui nous rend hypersensible aux polluants, trop de sommeil ou d’oisiveté ou pas assez de place au repos, trop de confort, trop d’activité physique ou pas assez, trop de pression ou pas assez etc), on s’est soit épuisé ou affaibli.
Pour récupérer sa capacité d’adaptation, pour redevenir puissant et fort dans son corps, il s’agit de se soumettre à des stress réguliers (jeûne / chaud / froid / respiratoire / etc) juste au dessus de sa capacité d’adaptation actuelle (et ceci est fondamental) et être suivi d’un temps de repos. C’est à dire que l’introduction de ce stress de manière volontaire doit couter un peu mais ne doit pas épuiser! Et, petit à petit, on constate que l’on peut augmenter son “stress” de manière plus facile et les stress initiaux ne nous coutent plus du tout. On regagne du terrain sur nos capacités.
Un discours mérite toujours une illustration réelle. J’ai expérimenté ceci personnellement au niveau alimentaire. Avant, le fait de sauter un repas était impossible à envisager, je pensais que je pouvais me sentir mal, faible au niveau physique et intellectuel. Aujourd’hui, après avoir expérimenté divers types de jeûnes sur une période significative, dans le respect de ma capacité d’adaptation, il m’est très facile de ne pas manger et boire pendant un jour, mes capacités physiques restent quasi identiques pendant la période de jeune (quand c’est un jeune court), je ne ressens pas la faim (alors qu’avant oui) et je n’ai pas de moments de faiblesse. Pouvoir choisir de manger ou non sans pénaliser son expérience de vie, c’est être fort dans ce domaine la. Et ceci il faudrait l’étendre à tous les types de stress : bien vivre le fait qu’il fasse trop chaud, trop froid, qu’on nous en demande trop, résister aux polluants, bien vivre une journée hyperactive, bien vivre le fait d’avoir moins de sommeil de manière ponctuelle. Etre fort c’est cela. Et cela s’entraine, ce n’est pas une fatalité que de se sentir faible et épuisé. Savoir utiliser et connaitre les mécanismes du corps est essentiel pour reconquérir ce qui a été perdu. Ce n’est pas de la spiritualité mais c’est le support et la base pour une vie spirituelle.
Je voudrais aussi te partager autre chose. J’ai vécu par le passé des moments de faiblesse et de stress lié à la peur d’une opération, cela se concrétisait par une oppression au niveau du coeur importante, un état de fatigue intense, plus de forces. Alors que j’étais dans cet état, je suis allée marcher tous les jours dans la nature, au rythme que mon corps me permettait. Au début peu de temps, puis de plus en plus. A chaque fois, au bout d’une heure de marche, j’ai pu ressentir un état de force physique (cela ne me coutait plus de marcher) et ce ressenti m’a permis de me sentir forte psychologiquement et confiante. Retrouver et solliciter ses capacités physiques me semble un point d’accès pour retrouver ses capacités psychiques. Cette expérience s’est renouvelée tous les jours où je suis allée marcher. Et j’ai, forte de cet état retrouvé, pu me dépasser par ailleurs sur certains domaines où la peur avait la main mise. Tout cela pour dire que le fait de marcher (accessible à tout le monde) de faire de l’exercice joue de manière significative sur l’état psychologique. On a beau le savoir, parfois on l’oublie.
Travailler sa capacité d’adaptation suppose aussi d’être à l’écoute de son corps, de sentir quand c’est trop ou pas assez pour lui. Ceci peut
être un apprentissage pour toi. Sentir quand ça fait oui et quand ça fait non. C’est un apprentissage qui vaut le coup, qui vaut l’effort qu’il demande, car alors ton corps sera ton meilleur allié.
Comment peux tu, toi regagner du terrain, en te respectant? Comment peux tu retrouver ta force physique, ta capacité d’adaptation ?
Fanny Gaye
Thérapeute psychocorporel