N’as-tu pas le sentiment, indépendamment des circonstances, d’être dans la lutte tous les jours ? De devoir prouver quelque chose ? De devoir défendre ton territoire ? De devoir te battre pour obtenir un petit quelque chose bien en dessous de tes rêves ? Pour prendre une place ? Que c’est de plus en plus pesant ? Que si tu relâches un instant tes actions, que tu baisses ta garde, tu penses que tu risques de perdre une bonne partie de ce que tu as si péniblement acquis ?
Comme si tu devais maintenir un niveau d’eau dans un seau percé, avec ta main posée continuellement sur l’endroit troué pour éviter les déperditions. Comme si ta vie consistait en la survie, à maintenir ce niveau d’eau, en dépit des secousses, de l’évaporation, du vol, des drames. Position fragile et sans repos.
Comme s’il y avait pour toi des vérités comme :
“La vie est dure”
“Je dois rester vigilent, je dois me battre”
“Je ne mérite pas de recevoir de bonnes choses”
“Je ne mérite pas d’être heureux”.
Ces vérités-là sont en réalité bien relatives. Car il existe des gens, pas très différents de toi et moi, vivant dans un contexte pas forcément plus favorable, ayant la conviction d’être nés sous une bonne étoile, que la vie leur donne beaucoup et qu’ils peuvent tout entreprendre. Et c’est ce qu’ils vérifient dans leur quotidien, en accordant assez peu d’importance aux coups durs, en se relevant toujours, en acceptant ce qui les traverse. Leur vie semble légère quand ils en parlent. Leurs croyances de fond, leur vision de la vie est tout autre et semble liée à leurs circonstances de vie initiales, à leur façon d’être venu au monde, à comment ils ont été accompagnés, accueillis, aux croyances de leurs proches, de leur lignée et certainement à une partie d’eux innée et particulière.
Prendre conscience de ces vérités relatives, de ta vision de la vie est déjà un grand pas, parce que cela signifie que cette vision est une perception et peut être questionnée, remise en question. Que ce n’est pas fatal et immuable.
Sache que tu créées ta réalité. Par tes pensées. Si tu penses et tu te comportes, sans le conscientiser, selon la croyance que la vie est dure, c’est ce que tu vas vérifier dans ton quotidien, de manière récurrente. La vie aime bien te donner ce que tu demandes / attends de manière inconsciente. Et ce que tu demandes là, c’est de vérifier ce que tu crois dans le fond.
On n’a pas forcément envie de vérifier des croyances telles que “la vie est dure”, “je ne peux pas avoir confiance en la vie”. Le fait reste qu’elles sont inscrites assez tôt et de manière prégnantes.
La relation d’aide par le toucher que je pratique permet de mettre en évidence certaines de ces croyances limitantes, de les restituer à ceux à qui elles appartiennent (car parfois nous avons des croyances que nous avons vu à l’œuvre et que nous nous sommes appropriées, tel l’enfant qui apprend par reproduction de ce que fait son parent, sans pour autant qu’elles soient à nous et que nous ayons pu les vérifier), de les alléger ou de trouver des clefs nous permettant de construire autre chose, une autre vision de la vie, qui n’est pas l’opposé de la croyance initiale.
Peut-être peux-tu conscientiser ou avoir un aperçu de ces croyances auxquelles tu obéis sans t’en rendre compte ? Peut-être peux-tu décider que ceci est une vision bien relative et questionnable et que tu as le pouvoir de changer les choses sur tes perceptions et donc leur manifestations? Qu’as-tu envie de croire, d’incarner pour ta vie ? Quelle belle visualisation de toi pourrais tu avoir maintenant ? Quelle croyance as tu besoin d’atténuer ?
Je crois pour ma part, que lorsqu’on a mis de coté ou atténué ce genre de croyance sur nos vies, la vie n’est pas faite pour être un lourd fardeau. Mais tout comme à l’image de la nature qui croit et s’adapte sans forcer, sans lutter, nous sommes programmés pour prospérer dans la fluidité et une certaine facilitation. Pour peu qu’on soit à l’écoute des opportunités, des portes qui s’ouvrent et qui nous sont régulièrement proposées pour sortir de nos scénarios (la répétition de ces derniers est en une). La vie veut notre bien. La vie veut ton bien!!!!
La nouvelle croyance à acquérir serait peut être juste celle d’être persuadée que l’on peut avoir confiance en la vie, et que ce qu’elle nous envoie de difficile, de douloureux est une nouvelle occasion de voir les choses autrement, de changer, de mettre de coté nos vieux vêtements. Et enfin de développer une sensibilité à ce qu’elle nous envoie de beau.
Fanny Gaye
Thérapeute psychocorporel