C’est quoi tes stratégies maison cent pour cent jus de cerveau ou résultat de tes expériences pour gérer / traiter tes peurs?
Déjà, faudrait commencer par les contacter. Il est possible que la peur ne fasse pas trop partie de ton vocabulaire et de tes sensations. Et c’est ok, on va pas non plus s’inventer des problèmes.
Il arrive qu’on voit la peur comme un gros monstre tout poilu, mais pas celui qui est hipster tendance poilu de la barbe et glabre sur tout le reste du corps. Plutôt biiiiennn poilu de partout avec des gros yeux jaunes modefoiequitrépasse tout méchants et qui sent mauvais dedans la bouche, planqué sous le lit et dont tu ne connais pas les contours précis. T’as pas vraiment envie de le regarder, de le détailler, t’as juste envie de faire comme s’il n’était pas là, et qu’il n’existait pas. Vite une distraction, un carréplaquedechocolat, un film sous la couette, un coup de fil à un ami, n’importe quoi, tout sauf ça.
La peur quand elle n’est pas paralysante, ça se déboite, ça se marave, ça se grignote, ça s’apprivoise, ça se traverse. Pas besoin de passer en mode dragon ball – boule de feu – attaque nucléaire – invocation du sort de niveau 4.
Juste, regarde un peu à quoi elle ressemble. Te laisse pas impressionner. Si ça se trouve, t’es en plein fantasme que c’est une bonne grosse peur qui dégouline de bave sous le lit alors que ce n’est pas le cas.
Une fois que tu en as les contours, tu respires un grand coup, tu prends du recul, tu en regardes les pieds, les mains, les verrues, etc. Si tu n’arrives pas à regarder les pieds, tu regardes un orteil, un ongle, ce qui est acceptable pour toi.
Une bonne façon de faire avec la peur, c’est de commencer soit par les petites peurs soit de découper la grosse en petites peurs qui font moins peur. Dans le but de les affronter une par une, tranquillou bilou avec détermination. Sache que ta peur va se dégonfler comme un ballon de baudruche au fur et à mesure que tu y feras face. Un jour, tu te diras : “dire que j’avais peur de ceci ou cela”.
Je vais t’expliquer à partir d’un exemple : « j’ai peur de conduire sur l’autoroute ».
Il peut être utile de faire un travail en plusieurs étapes pour dépasser cette peur.
- Travailler sur sa sécurité intérieure
- Travailler en visualisation : se visualiser en train de conduire sur l’autoroute pour vérifier ton état intérieur, pour te donner un état émotionnel plus aisé quand tu seras en condition de conduire sur l’autoroute, pour t’y préparer, te donner du courage et augmenter ta capacité à le faire. Respirer tranquillement dans cette visualisation.
- Mettre les conditions matérielles nécessaires pour passer à l’action : connaitre les règles de sécurité et les bonnes pratiques sur la conduite en autoroute. Et toutes les astuces qui vont t’aider dans ce défi.
- Se lancer !!!! Se mettre dans des conditions les plus faciles possibles, un jour où il fait beau, où il n’y a pas beaucoup de traffic, en étant accompagné par quelqu’un de confiance, etc. En gros, mettre les conditions qui te permettront un passage à l’acte acceptable en terme de difficulté. S’agit pas non plus de se faire violence. Un peu de douceur dans ce monde de brute, dans ton monde.
- Reproduire l’action plusieurs fois jusqu’à ce que cela ne génère plus de peur.
- Se féliciter d’avoir réussi à chaque fois parce que oui c’est une très belle réussite. Construire ses petites victoires, en faire une belle collection, le noter, en parler, le mettre en évidence, et reconnaitre cette nouvelle capacité. Pourquoi ne pas se faire un diplôme maison? Un acte symbolique pour sceller le dépassement et la victoire.
- Reproduire l’action dans des conditions moins favorables, de manière progressive.
Ceci est un exemple, mais je constate que cette méthodologie maison fonctionne. On se respecte, on s’écoute, on se challenge, on y va doucement, on se donne les moyens de réussir et on fait preuve de courage.
C’est ultra kiffant de dépasser ses peurs, et cela ouvre de belles perspectives dans ta vie. Bon il faut savoir que quand tu en as traité une, t’en as une autre qui sort du tiroir comme par magie.
Pour les peurs paralysantes que j’ai mise de côté, il est bon d’être accompagné, car le problème de ces peurs c’est justement qu’on n’est pas en capacité de les regarder, de les découper, de les minimiser et encore moins de passer à l’action pour les démonter à coup de pelle. Il te faut quelqu’un pour t’aider à faire la part des choses, à laisser tes peurs dans le passé et à utiliser tes capacités d’aujourd’hui. Pour t’aider à te désensibiliser, pour t’aider à laisser émerger tes propres ressources.
C’est quoi tes peurs ? C’est quoi celles que tu as déjà surmontées ?
Fanny Gaye
Thérapeute psycho-corporel