Petite histoire de ma vie car tout ce que j’écris ici est tiré de mon quotidien.
Il y a quelques temps de cela, j’ai fait un atelier chamanique pour rencontrer mon animal de pouvoir. L’animal qui est apparu est un loup. Que j’ai complètement rejeté en premier lieu. Le loup ne me parle pas. Je n’aime pas les chiens, remuants, baveux, odorants, envahissants. Si j’avais pu choisir, ca aurait été un félin, une antilope, un corbeau. Mais un loup!!!?? Pourquoi un loup?! Un loup aux yeux bleus, répondant au nom de Sioux, un loup malgré tout pour qui j’éprouve spontanément de la curiosité et de l’amour dans les visions que j’ai de lui. Un loup au caractère de chien, joueur, imposant, affectueux.
Expérience amusante, mais quel impact réel dans ma vie ? Hormis qu’il est le gardien et le défenseur de certains lieux dont mon cabinet.
Je marche en forêt très souvent car cela clarifie mon esprit, fait émerger beaucoup de créativité, de solutions, me donne de la joie et de la force.
C’est donc au cours d’une de ces ballades, en hiver, que je me laisse porter au gré des sentiers, consciente que la nuit va bientôt tomber, mais n’écoutant que mon envie d’aller à gauche plutôt qu’à droite, sur le chemin qui m’aurait permis de rentrer plus rapidement.
Ce qui devait arriver, arriva. La nuit tombe, il commence à faire noir et je sais qu’il me reste bien 20 minutes de marche pour sortir des bois. Même si mes yeux s’accoutument à l’obscurité et que je parviens à distinguer encore le chemin, ce n’est pas une situation rassurante. Je bascule en vigilence, à l’affut du moindre bruit suspect, du moindre craquement, bruissement, augmentation du rythme cardiaque et du rythme respiratoire. Je n’ai pas envie de sentir la peur, la panique. Mais elles commencent à faire leur nid.
Je demande l’aide de mon loup, Sioux. Et quelque chose se produit. Je sens alors fortement mon ancrage au sol, comme si mes jambes devenaient plus fortes, plus épaisses, plus enracinées. Je suis un loup sur son territoire. Je suis chez moi, souveraine dans cette forêt. Je n’ai donc rien à craindre et je me mets alors à marcher lentement comme quelqu’un sur de sa sécurité. Ce n’est pas une démarche mentale. C’est une prise de conscience d’un état corporel, et de ce que ca me fait vivre dans la situation. J’ai pu alors faire le trajet restant dans la plus totale décontraction, sans peur, puissante.
Tout ça c’est bien joli. Mais le but est simplement de te donner une illustration de l’accès à ses ressources, par la piste du ressenti dans le corps.
Quand on vient en thérapie, cela peut être pour se retrouver, pour se clarifier, pour se remettre en cohérence avec qui on est profondément, etc. Mais cela peut être aussi pour sortir de l’impasse, celle dans laquelle on tourne et on retourne, le regard fixé sur ses scénarios enfermants, sur les croyances enracinées. Il alors est possible d’alléger les croyances.
Je prends plaisir à favoriser, à accompagner le changement de regard pour enfin voir ses innombrables ressources, sa puissance intérieure. Mais c’est juste toi et toi seul qui a les clefs de ta prison, de ton impasse, dans ton impasse par la révélation de ta force et de ta puissance, dans ton corps, dans ta créativité. Je ne peux pas te sauver. Personne ne peut te sauver si ce n’est toi, et c’est aussi simple que ce changement de regard, de perception que j’ai décris plus haut. En un instant tout devient différent et c’est en toi que ça se joue.
Fanny Gaye
Thérapeute psycho-corporel